vendredi 2 octobre 2009

Conférence sur Chopin, lundi prochain

Conférence Chopin
par Stéphane Orlando, musicologue et historien de l'art

Frédéric Chopin (1er mars 1810 - 17 octobre 1849) est l'un des plus célèbres compositeurs au monde. Son oeuvre, dédiée presque exclusivement au piano, a beaucoup influencé le langage musical d'un Franz Liszt, d'un Robert Schumann ou d'un Richard Wagner. On peut aussi affirmer sans conteste que Chopin est l'un des pères fondateurs de la technique pianistique moderne. Par ailleurs, malgré que son phrasé musical se structure comme à l'époque classique, Chopin a su intégrer la qualité des plus beaux phrasés de l'opéra, qu'il adorait, et insuffler ainsi à sa musique une fluidité toute neuve. Il est assez remarquable aussi de constater que tout au long de sa vie, Chopin restera fortement imprégné par le folklore de son pays natal, la Pologne, qu'il quitte d'abord pour Vienne pendant huit mois, pour s'installer définitivement en France, le pays d'origine de son père, en 1831.
Installé à Paris, il sera au centre d'une intense activité culturelle et musicale qui lui permettra d'atteindre sa pleine maturité. Son apport artistique considérable est souvent occulté par l'image très romancée qui nous reste de sa période parisienne. Ce grand créateur est très souvent perçu comme un jeune dandy à la santé un peu fragile. Ce charmeur et galant homme, qui trouvait facilement une écoute chez la gente féminine, fréquentait très régulièrement les salons parisiens les plus prisés des milieux artistiques et littéraires. Chopin s'y produisait et soulevait les coeurs par la douce sensiblerie qui émanait de ses longs doigts fins.

Notre conférence vise à faire la lumière sur le personnage de Chopin par le biais de plusieurs représentations et extraits vidéos ou sonores, et d'expliquer ensuite à un public non musicien, les principales caractéristiques de son oeuvre.

Lundi 5 octobre à 14h Local 1i02
57, Rue d'Irlande 1060 Bruxelles

Infos: m.streker@brutele.be

samedi 19 septembre 2009

Astra & Knyst.

Deux moteurs de papier: merci Julien.

Mort au pilon: action.

mort au pilon.

Carte de géographie.

Pour commencer l'année,
cette petite chose,
à l'heure où pour la première,
je demande une mappemonde de mémoire
* * *
"Il avait, de la mer, acheté une carte
Ne figurant le moindre vestige de terre ;
Et les marins, ravis, trouvèrent que c’était
Une carte qu’enfin ils pouvaient tous comprendre.

De ce vieux Mercator à quoi bon Pôles Nord,
Tropiques, Equateurs, Zones et Méridiens ?
Tonnait l’Homme à la Cloche ; et chacun de répondre :
Ce sont conventions qui ne riment à rien!

Quels rébus que ces cartes, avec tous ces caps
Et ces îles ! Remercions le Capitaine
De nous avoir, à nous, acheté la meilleure -
Qui est parfaitement et absolument vierge !"

Lewis Carroll, La Chasse au Snark.


Texte et carte empuntés chez Insula Dulcamara
http://ivressedupalimpseste.blogspot.com/

mardi 26 mai 2009

La possibilité d'un envol:

Travail de fin d'année en 1ère graphisme chez messieurs Van Caulaert A. et Lamy L.
Le travail consistera à explorer, autour de "la possibilité d'un envol",
différentes pistes {à l'aide de collages (deux-D. ou trois-D.)}, de plans, de documents photos,
l'impossibilité de s'élever dans l'air...
Du plus lourd que l'air
Du décollage raté...
Du rêve et du mythe d'Icare,
des mouvements suspendus dans l'air de Lartigues,
des machines de Rebecca Horn,
de l'invention du parachute et de la vis sans fin chez Léonard de Vinci
des machines de Panamarenko
des assemblages d'Aline Burton
...
Nous attendons de votre part, vendredi, d'avoir de la documentation-papier, des revues, des images, des objets à assembler pour le travail de la matinée
Pas d'ordinateurs...
du papier, des crayons, des couleurs pour faire avancer le travail en atelier,
pour rappel, nous ne nous voyons que trois vendredi,
le quatrième étant dévolu à la pondération du travail.
Le reste des infos vendredi matin 8 heures!!!
Bonne (petite)semaine.




(Crédit image et copyrights Aline Burton)





cliquer ici pour le site officiel de Panmarenko

mardi 5 mai 2009

Le plus grand dessin du monde

... Et l'égo (un tout petit peu) sur-dimensionné!

dimanche 26 avril 2009

Travail sur le trajet (bis).

Pour le travail sur l'itinéraire prière de se référer à ce lien (Le trajet:http://lapincarottechasseur.blogspot.com/2008/05/travail-sur-le-trajet-le-parcours.html), je rajoute, comme en classe, le road movie ("Zabriskie point" de Michelangelo antonioni, "Badland" de Terence Malick, "Paris Texas" de Wim Wenders etc.)
Ce travail pourra se présenter sur forme totalement libre à savoir vidéo, reportage photo, invitation pour cause de déménagement, école buissonnière (certains d'entre vous s'y (re)connaissent déjà!0)etc.
Tout autre dérivé 3D. est accepté aussi (confer les instructions en atelier).


voir aussi deux travaux précédents, dans le même cadre, de Mélanie:
http://lapincarottechasseur.blogspot.com/2008/06/travail-sur-le-trajet.html
et de Valentine:
http://lapincarottechasseur.blogspot.com/2008/06/trajet.html

lundi 20 avril 2009

Histoire de cochon et de loup...


Découvert aujourd'hui grâce à un étudiant en graphisme (merci Martin;0)... Je m'empresse de passer la patate tant qu'elle est chaude...
Remarque à chaud "C'est du travail!"... (je ne dirai pas qui 0)
et réponse du berger à la bergère:
ben oui! mais y a-t'il moyen de faire autrement lorsqu'on veut bien faire?
... en tout cas, c h a p e a u ! ! !

samedi 4 avril 2009

samedi 7 mars 2009

Interview de Sempé in Télérama, cette semaine.



LE FIL LIVRES -



Il s'avoue paresseux, mais, à 76 ans, le dessinateur continue d'explorer la vie quotidienne des gens. Et s'il la montre dérisoire, c'est pour mieux rire de lui-même et de ses peurs. Sempé a dessiné cette semaine la couverture de “Télérama”. Mais il parle aussi…
Une mer de toits qui s'étale devant ses yeux, alors qu'il est assis à sa table de travail, au septième étage de l'immeuble parisien où il vit et a installé son atelier, Jean-Jacques Sempé affirme ne pas la voir. Pas plus qu'il ne prête attention au monde qui l'entoure, éternel rêveur qu'il est et demeure, aujourd'hui âgé de 76 ans. De son enfance, Sempé n'a jamais vraiment accepté de parler. La seule chose ou presque que l'on en connaît, c'est une date, un lieu de naissance : le 17 août 1932, à Bordeaux. Pour le reste, silence. Sa biographie, telle qu'il accepte de l'esquisser, commence en 1950, alors qu'il a 18 ans et arrive à Paris. Plusieurs rencontres décisives : le dessinateur humoristique Chaval (1915-1968), son maître ; René Goscinny, le complice, avec qui, en février 1959, il y a tout juste cinquante ans, il crée le personnage du Petit Nicolas. Suivront des milliers de dessins, des collaborations prestigieuses - dans la presse française, mais aussi notamment au New Yorker, pour lequel il dessine des couvertures depuis 1978 -, une trentaine d'albums (1). Toute une vie de travail, le crayon à la main, et la création d'un univers poétique entre tous reconnaissable : le monde de Sempé, familier et intemporel, peuplé d'individus qui nous ressemblent énormément, tiraillés entre des rêves sublimes et un quotidien dérisoire.

Dessiner, pour vous, est-ce saisir un instant ou plutôt raconter une histoire ?
C'est une question terrible ! En fait, quand je commence un dessin, je n'ai pas d'idée préconçue sur ce qu'il doit être. C'est lorsque j'y travaille qu'il s'avère qu'il doit être en plusieurs images, ou pas. Qu'il a besoin d'être accompagné d'un texte, ou pas. Mais je n'ai pas d'idée prédéfinie. En tant que dessinateur humoristique, mon travail consiste à exposer le mieux qu'il m'est possible une situation. Une ambiance. Quelque chose qui a trait à la vie quotidienne des gens. C'est cela, ma contrainte. Le dessin humoristique est un genre très spécifique. Ce n'est ni du dessin politique, ni de la bande dessinée. C'est un genre sans repères : ce peut être, par exemple, un couple qui marche dans la rue, la scène a pu se produire la veille ou un demi-siècle auparavant, on ne sait pas. C'est ce qui m'a toujours charmé dans le dessin d'humour : cette absence de repères, cette intemporalité. Mais quand je m'installe à ma table de travail, je ne me dis pas que je vais faire un dessin comme ceci ou comme cela, je prends ce qui vient. Quand ça vient. Parfois, ça vient un peu tard. Parfois, ça ne vient pas.

Vous pouvez passer beaucoup de temps sur un dessin ?
Je peux parfois être obsédé par une vague idée, je ne sais pas pourquoi, et y penser très longtemps avant qu'elle n'aboutisse. Je cherche, je me lance, je m'arrête, je passe à autre chose, j'y reviens... Il y a deux semaines, j'ai fait un dessin auquel je pensais depuis cinq ou six ans. Régulièrement, je m'y mettais, mais je ne trouvais pas, je butais, et soudain j'ai trouvé. Mon interrogation était : lorsqu'un psychanalyste change de divan, quel effet cela produit-il sur les gens qui se sont allongés sur ce canapé pendant des années ? J'ai cherché sous tous les angles à dessiner ce phénomène qui me semblait amusant, j'y repensais dès que je m'installais à ma table. J'ai finalement trouvé, et j'étais très content.

Vous dites volontiers être très inattentif à ce qui vous entoure. De quoi votre imagination se nourrit-elle ?
Elle se nourrit de moi. Tout simplement. De la nécessité de faire des dessins. Un jour c'est une forêt, un autre c'est une ville ; une fois c'est un enfant, une autre ce sont de grandes personnes. Cela dépend de ce à quoi je pense à ce moment-là. De ce qui se passe autour de moi, je ne vois pas grand-chose, parce que j'ai la tête ailleurs, je pense toujours à autre chose. C'est mon défaut depuis que je suis tout gosse : en quelque endroit où je me trouve, même si je veux m'intéresser à ce qui se passe, même si j'ai l'air intéressé par ce qui se passe, ce n'est pas vrai, je ne suis pas vraiment là. Je suis plutôt rêveur de nature, mais je combats cet aspect de ma personnalité. En essayant, dans mes dessins, d'être minutieux, de soigner les détails, pour être plus près de la réalité, au plus près du dessin idéal tel que je l'imagine. Et, dans la vie même, si je n'étais pas allé contre cette tendance à la rêverie, je n'aurais pas fait grand-chose.

“Je suis proche de mes personnages,
ils sont mes semblables”

Votre regard sur la vie et les individus est-il celui d'un moraliste ?
Je n'aime pas trop cette idée, il me semble qu'elle suppose un jugement porté sur les autres, une condamnation de haut, et je ne suis pas comme ça. Je suis un humoriste, et dans ce terme, auquel je tiens beaucoup, il faut entendre le fait que je ne m'exclus pas de l'humanité que je dessine. Je suis proche de mes personnages, ils sont mes semblables. En me moquant d'eux, je me moque de moi-même. C'est la différence entre l'humour et l'esprit : l'esprit consiste à rire et faire rire des autres, l'humour à rire de soi.

Certains de vos dessins sont-ils dès lors des autoportraits ?
Cela arrive, mais je ne m'en rends pas compte immédiatement, plutôt des années plus tard, lorsque je les revois par hasard.

A quoi vous reconnaissez-vous alors ?
A une certaine forme de vanité, de prétention ou de bêtise. C'est toujours embêtant, voire accablant, de se rendre compte que, parfois, on peut être très bête. La bêtise et la prétention sont très proches, me semble-t-il, et il m'est arrivé d'être content de moi alors qu'il n'y avait vraiment pas lieu de l'être. Un de mes dessins représente un peintre qui regarde la toile qu'il vient d'achever d'un air très satisfait, tandis que derrière lui sa femme fait une moue extrêmement sceptique - ça, c'est tout à fait moi...

“J'ai fait énormément de dessins,
mais du point de vue de la qualité,
c'est très irrégulier”

Vous avez pourtant une façon plutôt modeste de considérer votre travail. Vous ne parlez jamais d'œuvre, concernant ces milliers de dessins que vous avez donnés...
Non, c'est une façon de parler qui ne me convient pas. Je suis tellement furieux envers moi parfois que je n'ai pas l'impression du tout d'avoir fait une œuvre. J'ai fait énormément de dessins, d'albums, c'est mon métier et j'aime ça, mais du point de vue de la qualité, c'est très irrégulier, hélas. Il y a nombre de dessins dont je ne suis pas satisfait du tout. Quand un dessin ne vous convient pas totalement, il vient un moment où vous le lâchez quand même - sans cela, je n'aurais pas gagné ma vie. Mais il n'empêche que vous voyez toujours les défauts. C'est la rançon de la chose imprimée : quand c'est fait, tant pis pour vous si vous n'êtes pas content, le dessin est là, avec ses imperfections.

Il y a des dessins dont vous êtes content, néanmoins ?
Disons qu'il y a des dessins sur lesquels je me suis acharné, et qui, petit à petit, sont devenus potables. Et aussi des choses que je suis content d'avoir osé tenter. Je me dis : c'est bien, tu as essayé de faire ce que tu ne savais pas faire. Rendre une atmosphère particulière, ou l'expression d'un personnage. Les dessinateurs que j'admire ont réussi, en quelques traits qui parfois représentent énormément de travail, énormément d'ébauches jetées dans la corbeille à papier, à rendre la personnalité de quelqu'un, sa démarche, son humeur. A mon petit niveau, je cherche à faire la même chose. Quand je dessine un bonhomme qui marche, je voudrais qu'on comprenne qu'il a tel âge, s'il est gai ou pas, s'il est pressé ou s'il a le temps, et pourquoi. Dans le dessin, tout est explicite en principe. Je voudrais mettre beaucoup de choses, parfois j'y arrive. Parfois, aussi, je mets des choses qui ne devraient pas y être : cela s'appelle de la lourdeur. Quand je suis lourd, je suis fou furieux contre moi-même.

C'est cela, le pire : la lourdeur ?
Oui. La maladresse, l'absence de poésie. Le fait d'être trop démonstratif, trop didactique, de surligner, de grossir le trait. Le fait d'être assommant. Ce que j'appelle la légèreté, c'est une forme d'épure. Mais c'est un peu prétentieux ce que je dis, non ? En pensée, je suis intarissable sur mon travail, mais en paroles, il est rare que j'assomme mes interlocuteurs avec cela.

Avez-vous appris, en cinquante ans de dessin ? Etes-vous plus sûr de vous ?
Je suis accablé par les dessins que je faisais lorsque j'avais 22 ou 23 ans et que je débutais. Je voyais bien, à l'époque déjà, que ce n'était pas merveilleux, mais il fallait bien que je me débrouille, que je gagne ma vie, c'était une nécessité, j'avais besoin des 1,50 franc qu'on me donnait alors contre un dessin. J'aurais fait n'importe quoi pour vivre.

“Je suis devenu dessinateur par hasard
et par nécessité. Parce qu'il fallait bien
travailler. Ça n'a jamais été facile”

Vous ne saviez pas dessiner alors ?
Non, je suis devenu dessinateur par hasard et par nécessité, comme on dit. Parce qu'il fallait bien travailler. Ça n'a jamais été facile, et ça ne l'est pas non plus aujourd'hui. En réalité, je suis bien plus inquiet qu'il y a cinquante ans. En avançant en âge, on se pardonne de moins en moins de choses. Parce que, lorsqu'on est jeune, on peut se dire qu'on se rattrapera dans les années à venir. Alors qu'en vieillissant, c'est un peu fou de se dire ça.

Vous n'avez toujours pas le sentiment de savoir dessiner ?
Qu'appelle-t-on savoir dessiner ? On ne sait pas dessiner, on cherche toujours. Mais dessinateur d'humour, c'est bel et bien mon métier. Vous savez, à ce sujet, il existe une anecdote qui m'a déculpabilisé, si tant est que je me sentais culpabilisé – mais oui, je l'ai été, j'étais complexé à l'idée que les gens se disent : tiens, celui-là, il fait des dessins, et il s'imagine que c'est un métier ! L'anecdote est celle-ci : Matisse séjournait alors à La Colombe d'or, dans le Midi. Le patron faisait de la peinture, montrait à Matisse ce qu'il faisait, et Matisse, très gentiment, regardait, puis ils en parlaient ensemble. Un jour, cependant, Matisse dit au patron de La Colombe d'or : « C'est très bien ce que vous faites, mon ami, mais la peinture, c'est affaire de spécialiste. » Cela ne voulait pas dire que ce que peignait cet homme était mauvais, mais que la peinture, ou bien on ne fait que ça, et on est spécialisé, ou bien on demeure un amateur. Eh bien, moi, je suis spécialisé dans le dessin d'humour : c'est mon métier, je ne fais que cela.

Vous vous sentez proche, néanmoins, de ce jeune dessinateur de 22 ans qui débutait dans les années 1950 ?
Oui, très. J'ai gardé le même état d'esprit, mais je suis devenu plus anxieux. Il y a une sorte de gaieté de la jeunesse qui fait que l'on combat plus facilement certains sentiments tels que la peur et l'angoisse. J'étais très angoissé lorsque j'étais jeune, mais ça n'a pas de rapport avec ce qu'est l'angoisse d'un homme mûr. Elle m'amuse et elle me fait peur, cette expression d'« homme mûr », elle évoque immédiatement à l'esprit un fruit qui tient très peu, très mal à la branche...

“La mélancolie fait partie de la vie.
Parce qu'on se rend compte
que tout est fragile”

Cette angoisse que vous évoquez, a-t-elle à voir avec une forme de mélancolie ?
La mélancolie est partout présente. Chez les musiciens que j'adore, comme Ravel, Debussy, Fauré ; chez les peintres que j'adore, comme Rembrandt. La mélancolie fait partie de la vie. Parce qu'on se rend compte que tout est fragile : les relations humaines, l'existence, la lumière même... C'est lié au temps qui passe, ou au temps qu'il fait. Dans les oeuvres de jeunesse de Mozart, il y a déjà de la mélancolie. La mélancolie fait partie de la création.

Avez-vous peur parfois de vous répéter ?
Bien sûr. La liste de mes peurs, elle est très longue. J'ai peur de tout. De me répéter. D'être lourd. D'être sans intérêt. La peur est très répandue chez les hommes, il me semble que c'est le sentiment le plus partagé. Mes personnages ont peur souvent, ils sont écrasés par la vie. Ils ne sont pas minuscules, contrairement à ce qu'on dit parfois, mais c'est le monde autour d'eux qui est grand. Mettons-nous au pied d'un arbre, ou d'un immeuble : le fait est que le monde est plus grand que nous. Il y a là, sans doute, une métaphore de la fragilité de l'individu par rapport à l'existence. Mais il vaut mieux que je ne sache pas si c'est cela qui touche les gens dans mes dessins. Si je le savais, je pourrais me mettre à me caricaturer moi-même.

Vous avez beaucoup dessiné, travaillé tout au long de votre vie.
Je suis très paresseux, et comme tous les paresseux, je travaille énormément parce que je ne sais pas m'organiser. Peut-être que cela m'est même parfaitement impossible. J'entends parler avec fascination et envie de certains écrivains, artistes ou compositeurs qui travaillent de 8 heures à midi, puis font une pause pour déjeuner, avant de se remettre au travail jusqu'en fin d'après-midi... Je suis très impressionné, mais pour moi ce n'est pas du tout ainsi que ça se passe. Je travaille un peu tout le temps, de façon jamais très organisée - j'essaie de temps en temps, puis j'oublie et j'abandonne.

Le travail a-t-il été une contrainte, vous a-t-il empêché de faire des choses ?
Le travail est pour moi à la fois un luxe et une forme de lutte. Bien sûr, quand vous travaillez beaucoup, vous devez mettre certaines choses de côté. J'aurais aimé faire du sport, davantage que je n'en ai fait. Apprendre des langues étrangères, être polyglotte pour communiquer avec les autres – mais ça, je ne peux pas, car lorsque j'étais enfant j'étais bègue, et le bégaiement revient de façon épouvantable quand j'essaie d'apprendre une langue. J'aurais aimé lire plus également, mais quand je lis aussi, je me sens un peu coupable de ne pas travailler. En fait, durant toute ma vie, dès que j'ai fait autre chose que dessiner, je me suis toujours senti taraudé par le travail, comme une forme de culpabilité. C'est pourquoi je n'ai fait que cela.

Article dans le"télérama" du 04 mars 2009

fil de fer (suite).




lundi 9 février 2009

Robert Frank au Jeu de paume à Paris.


Photo - C'est en déambulant en Europe et aux Etats-Unis qu le photographe suisse affirma son style. Une épopée à redécouvrir grâce à l’expo “Robert Frank, un regard étranger Paris/Les Américains”, présentée au Jeu de Paume (Paris).
Une chose réussie apprend moins qu'un échec : c'est la seule certitude de Robert Frank, 84 ans, maître de la photographie contemporaine. Alors que son livre Les Américains, paru dans l'indifférence générale en 1958, devient quelques années plus tard un modèle, il relègue son appareil au placard pour se lancer dans le cinéma expérimental.
Lorsqu'il débarque en mars 1947 aux Etats-Unis, le jeune Suisse de 22 ans hésite à s'y installer. Pendant plusieurs années, il fait des allers-retours entre le Nouveau Monde et le Vieux Continent. Si la plupart de ses photographies sur Paris entre 1949 et 1952 restent influencées par le style de l'Anglais Bill Brandt, l'image de cet homme aux halles de la Villette signe l'ébauche de son style. Frank utilise cette lumière glauque, crayeuse pour exprimer son propre vague à l'âme. Un univers ­sincère et désarmant, traduit admirablement dans l'exposition que lui consacre le Jeu de paume.
Lors de sa déambulation au long cours (en 1955 et 1956) à travers les Etats-Unis, Frank rompt définitivement avec l'image bien composée et descriptive pour une photographie subjective qui dit clairement « je ». A coups de contre-jours, de flous, de décadrages, il fait partager son enthousiasme, son appréhension en entrant dans ce bar de cow-boys, sa solitude sur la route, sa colère face aux injustices raciales et sociales. Il photographie très vite, sans être vu, à la volée, des milliers de scènes dans les bars, les cocktails mondains ou ce qu'il voit de sa chambre d'hôtel. Et ne garde au final que quatre-vingt-trois photos pour composer Les Américains. Quatre-vingt-trois images qui semblent extraites de quatre-vingt-trois films dif­férents. Toutes s'enchaînent entre elles par des liens subtils ou évidents, des expressions corporelles, des formes, des volumes,­ des lumières, comme les rimes d'un poème. Frank propose ainsi une lecture complexe et inépuisable sur l'Amé­rique. Exposé dans son intégralité au Jeu de paume (aux côtés de ses photos sur ­Paris et de deux de ses films expérimentaux, loufoques ou introspectifs), ce chef-d'oeuvre donne encore aujourd'hui les clefs d'une civilisation qui s'est propagée à la planète entière.

(Luc Desbenoit in télérama)
Robert Frank, un regard étranger, Paris/Les Américains, jusqu’au 22 mars au Jeu de Paume, Paris 8e

vendredi 6 février 2009

Exercice au fil de fer.

A partir de Calder, travail de portraits en 3 d., première séances d'une heure et quart, en première graphisme.






samedi 17 janvier 2009

Alexander Schlichter et Theo Jansen,


STRANDBEESTEN_TRAILER from Alexander Schlichter on Vimeo.
Sculpture en mouvement de Theo Jansen ... à découvrir aussi en cliquant sur le titre d'autres machines du monsieur.
Et encore merci à Victor pour cette découverte,
ça permet de mourir moins idiot!

big dog


petite découverte, grâce à Victor (http://thot.over-blog.com/categorie-257135.html)
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