lundi 9 février 2009

Robert Frank au Jeu de paume à Paris.


Photo - C'est en déambulant en Europe et aux Etats-Unis qu le photographe suisse affirma son style. Une épopée à redécouvrir grâce à l’expo “Robert Frank, un regard étranger Paris/Les Américains”, présentée au Jeu de Paume (Paris).
Une chose réussie apprend moins qu'un échec : c'est la seule certitude de Robert Frank, 84 ans, maître de la photographie contemporaine. Alors que son livre Les Américains, paru dans l'indifférence générale en 1958, devient quelques années plus tard un modèle, il relègue son appareil au placard pour se lancer dans le cinéma expérimental.
Lorsqu'il débarque en mars 1947 aux Etats-Unis, le jeune Suisse de 22 ans hésite à s'y installer. Pendant plusieurs années, il fait des allers-retours entre le Nouveau Monde et le Vieux Continent. Si la plupart de ses photographies sur Paris entre 1949 et 1952 restent influencées par le style de l'Anglais Bill Brandt, l'image de cet homme aux halles de la Villette signe l'ébauche de son style. Frank utilise cette lumière glauque, crayeuse pour exprimer son propre vague à l'âme. Un univers ­sincère et désarmant, traduit admirablement dans l'exposition que lui consacre le Jeu de paume.
Lors de sa déambulation au long cours (en 1955 et 1956) à travers les Etats-Unis, Frank rompt définitivement avec l'image bien composée et descriptive pour une photographie subjective qui dit clairement « je ». A coups de contre-jours, de flous, de décadrages, il fait partager son enthousiasme, son appréhension en entrant dans ce bar de cow-boys, sa solitude sur la route, sa colère face aux injustices raciales et sociales. Il photographie très vite, sans être vu, à la volée, des milliers de scènes dans les bars, les cocktails mondains ou ce qu'il voit de sa chambre d'hôtel. Et ne garde au final que quatre-vingt-trois photos pour composer Les Américains. Quatre-vingt-trois images qui semblent extraites de quatre-vingt-trois films dif­férents. Toutes s'enchaînent entre elles par des liens subtils ou évidents, des expressions corporelles, des formes, des volumes,­ des lumières, comme les rimes d'un poème. Frank propose ainsi une lecture complexe et inépuisable sur l'Amé­rique. Exposé dans son intégralité au Jeu de paume (aux côtés de ses photos sur ­Paris et de deux de ses films expérimentaux, loufoques ou introspectifs), ce chef-d'oeuvre donne encore aujourd'hui les clefs d'une civilisation qui s'est propagée à la planète entière.

(Luc Desbenoit in télérama)
Robert Frank, un regard étranger, Paris/Les Américains, jusqu’au 22 mars au Jeu de Paume, Paris 8e

vendredi 6 février 2009

Exercice au fil de fer.

A partir de Calder, travail de portraits en 3 d., première séances d'une heure et quart, en première graphisme.