"Ennemi pudique n° 1
J'ai fait partie de ces adolescents attardés, qui un jour, se trouvant par "hasard" dans le rayon lingerie des nouvelles galeries, rue Moyenne à Bourges, ont fini par faucher la sueur au front, "l'instinct de mort" de jacques Mesrines, dans le rayon brun. Je faisais partie de ce qui n'existait pas et pourtant je le savais, le destin me fouaillait aux burnes la jeunesse sanguinaire d'une révolte magnifique. Dans le plus insignifiant de mes spermatozoïdes végétait un Makhno, un Emiliano, un Ilitch, un tueur que les séries n'avaient pas encore laminé comme une feuille de papier à rouler les joints de syphon. Je puais et c'était ça qui me faisait sentir comme les chiens que la mélancolie traque quand il n'ont pas atteint leurs objectifs de morsures meurtrières. je mordais pourtant. Mes pauvres parents en tout premiers, eux que le système saignait déjà plus qu'à satiété et qui ne se rebellaient pour finir que contre leurs propres enfants. Les petits, c'est tendre. Je mordais jusqu'à ce que mort s'en suive et si d'aventure des rêves meurtriers vous hantent, ne vous y fiez pas, tuer n'est pas si simple, la peau résiste. Il faut un peu insister. Je ne savais pas alors que j'étais un petit bourgeois de merrrrrrrrrdre et que ce que je voulais c'était la mort de ma propre peau d'abrutis; cette peau trouée au cathéters, qui fait croire aux filles que le prince charmant si il ne chevauche pas un varan de Comodo n'est qu'un "petit prince de mes deux" (Renaud, je cite) : Alors d'un coup de clef à molette bien placé entre les deux yeux, Stéphane Boucherat fracasse la tête du petit prince de mes deux ... Faut pas faire chier stéphane Boucherat, quand il répare sa libidinette. Je ne savais pas alors que les syllabes finissent par faire des mots et que de ces mots naissent les pires maux qui soient. Les maux d'amour qu'on crache comme ses dents, tant qu'il en reste. Il en reste, autant que de Gardien. J'allais à Bourges en stop, c'était l'époque juste avant qu'à la porte de Clignancourt, Mesrines au bout de je ne sais trop quel chemin de légende cinématographique se fasse proprement dénervé par une armée de suceurs de bite en uniforme. C'était, pour ceux qui en rêvent, une époque bien dégueulasse, continuez à nous rêver, c'est toujours ça de pris sur la retraite. Pompidou avait passé, sa gauloise aux lèvres, avec madame dans la tubulure et Giscard nous cirait le mange-disque, fort heureux de nous savoir si révoltés. Un signe fort pour la démocratie, la révolte ! Je niquais fort, plus, bien évidement plus que je ne forniquais et ce bouquin me faisait l'effet que tuer était aussi simple, comme de s'observer dans le miroir où la buée de la toilette du matin vous fait disparaître dans la crasse supposée des enfants de Mai. Enfin libre de ne plus bêler au cul de ce fantoche de Bendit. Enfin libre de tout rater sans qu'on vienne vous emberlusconner pour un jingle mal placé. Faut dire, je ratais avec talent, enfin libre d'avoir à produire des résultats dont on voit à présent la quintessence. Je tuais donc. Tout ce qui aurait pu me faire passer pour quelque chose ayant trait à l'avenir, je tuais. Je tuais le temps, j'avoue c'est pauvre en matière d'holocauste mais tuer le temps n'est-il pas le meilleur moyen de nous débarrasser de l'envie de durer; la pire des envies quand elle ne s'appuie que sur la béquille consommante. ce qui est du plus pur ridicule puisque on ne tue bien que le ventre creux. Faut croire que les flics sont assez mal payés ou que les tueurs, les vrais, les ordures patentées, ont pris leur carte à l'UMP.
J'étais de ces enfants de la balle, de la balle perdue. Mais pudique, Ô combien pudique ! Nous étions si peu que nous n'étions personne. Ulysse en somme."
...
extrait de Lephauste sur http://humeurnoirte.hautetfort.com/ à lire plus que du coin de l'oeil.
samedi 25 octobre 2008
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